Nécessaire de lettré ou encrier, en forme de petit tambour, réalisé en biscuit fahua et émaux sancaï (3 couleurs). Les bords sont incisés des fleurs de lotus émaillées dans des tons bleu, turquoise, jaune et brun de manganèse.

La technique fahua, apparue sous la dynastie Ming, consiste à cerner les motifs à l’aide de fines lignes en léger relief, souvent bleu foncé ou noir, avant de remplir les zones ainsi délimitées avec des émaux colorés. Le sancai, littéralement « trois couleurs », est une technique d’émaillage développée dès la période Tang, caractérisée par l’utilisation de plusieurs émaux (souvent jaune, vert et brun) appliqués librement, sans cloisonnement. Dans cet objet, les deux approches sont combinées, illustrant une esthétique décorative riche et contrastée propre à certaines productions de la Dynastie Ming .

Le corps du tambour est percé de quatre ouvertures circulaires pour les pinceaux, et d’un orifice rectangulaire destiné à accueillir un bâton à encre. Cet objet, utilitaire à l’origine, s’inscrivait dans l’univers raffiné des lettrés chinois, où l’écriture et la calligraphie tenaient une place centrale.

Des montures en bronze doré, ajoutées en Europe au XIXe siècle, ont transformé cet objet en encrier à usage occidental. Au centre, une statuette porte baguette d’encens, en biscuit de porcelaine turquoise d’époque Kangxi ( 1662-1722) représentant une divinité taoïste tenant un sceptre ruyi, ce dernier, symbole de vœux exaucés.

Des pièces comparables sont conservées dans plusieurs collections majeures :
-Musée Guimet (Paris)
-British Museum (Londres, collection Sir Percival David),
-Victoria and Albert Museum, où un modèle similaire portant une marque incisée da ming nian zhi est inventorié sous le numéro C.58-1935. Cette dernière a été acquise avec le soutien de l’Art Fund, du legs Vallentin, de Sir Percival David et du Comité des universités chinoises.