Rare Rince-pinceaux en pierre Songhua bicolore, verte et marron claire ; en forme de feuille de lotus épanoui ; cet objet était utilisé pour orner la table du lettré et du calligraphe ; il est sculpté, en utilisant habilement les deux couleurs, par des lotus, dragons d’eau, poissons, crabes et canards mandarins ; il repose sur trois petits pieds en forme de poisson, coquillage et tiges de lotus ;
A partir du règne de L’Empereur Kangxi,(1661-1722), la pierre Songhua devient l’un des matériaux privilégié, avec les « Duan » et les « She », pour la réalisation de pierres à encre ; elle était très estimée pour sa couleur mais également pour son efficacité pour broyer les pains d’encre ; elle provient de la province de Jilin tout au nord-est de la Chine, mentionnée dans un poème de l’Empereur Qianlong ,« songhua yu » (jade songhua) et on la trouve à la convergence des rivières Songhua et Heilong.
Grands amateurs d’art, le professeur Robert de Strycker et son épouse, découvrirent l’art chinois lors d’un voyage à Londres à la fin des années 1930, au British Museum.
La finesse de cet art fut pour eux une révélation et ils décidèrent tous deux de l’étudier avec passion et rigueur. Ainsi, dès 1938, ils commencèrent à collectionner de nombreux objets d’Extrême-Orient, des porcelaines, des bronzes cloisonnés, des laques, des objets du lettré, des netsuke ainsi que des estampes.
Afin de parfaire ses connaissances, le professeur entretiendra une correspondance suivie avec deux grands spécialistes d’art asiatique : Sir Harry Garner et Fritz Low-Beer. Il établira, par ailleurs, des liens privilégiés avec le conservateur du Musée Guimet.
Robert de Strycker et son épouse étaient des collectionneurs passionnés, érudits et leur collection vaste et diversifiée en est le reflet. Chaque pièce composant cette collection est répertoriée et datée avec précision et comporte même le lieu d’achat. Bon nombre d’entre elles ont été exposées lors de « Oudekunst in Leuvensprivébezit » du 18 juillet au 18 octobre 1964 au Musée Municipal de Louvain en Belgique.
Cette collection unique constitue un rare ensemble de porcelaines chinoises dont presque toutes les époques sont représentées : du Néolithique en passant par l’époque Tang et Song jusqu’au début du XXe siècle. Elle comprend aussi des pièces de fouilles, des porcelaines de la Compagnie des Indes, et des pièces impériales rares.