Le vase de grande taille, de forme balustre : le col cylindrique court, l’épaule haute et arrondie se prolongeant en une large panse piriforme. L’ensemble est décoré aux émaux de la palette Imari (bleu, noir, vert, rouge de fer, jaune et aubergine) avec d’importants rehauts d’or. Le décor se divise en trois grandes réserves polylobées délimitées par des grands nuages stylisés en rouge et or se mêlant avec des motifs de rinceaux de chrysanthèmes en bleu sous couverte. Le col orné de dragons chassant la perle sacrée parmi les nuages sur fond or. La base, légèrement convexe, également glaçurée. 

Les trois grandes réserves accueillent des scènes faisant référence à la fameuse pièce de théâtre Nô « Takasago ». Au cours d’un voyage, le prêtre Tomonari vient sur la grève de Takasago pour admirer les paysages pittoresques. Il rencontre Jo et Uba, un couple de vénérables vieillards, qui sont en réalité les esprits des fameux pins de Takasago et de Sumiyoshi (ceux-ci sont considérés comme des époux dans la tradition populaire). La suite de l’action se déroule au sanctuaire de Sumiyoshi où Jo exécute pour honorer les dieux. Jo et Uba personnifient, dans la tradition japonaise, la longue vie et la félicité conjugale. 

La production de porcelaine au Japon débute au début du XVIIe siècle avec la découverte de gisement de kaolin dans la région d’Arita. Les guerres et les troubles politiques qui suivent la chute de la dynastie Ming en Chine vont conduire à la destruction de nombreux fours et à l’arrêt des exportations de porcelaines chinoises. Les potiers japonais vont alors mettre au point le décor Imari qui tire son nom du port d’où étaient exportées les porcelaines.