Ce vase est de forme balustre, avec une panse généreuse se rétrécissant légèrement sur un col circulaire. Il est décoré à l’aide d’émaux aux couleurs vives, rouge, vert et jaune avec quelques traits de contours à l’émail noir aubergine. La panse présente quatre réserves sur un fond dense de spirales en rouge de fer. Ces réserves abritent un décor de chrysanthèmes et de paysages verdoyant avec pins, saules pleureurs, chaumières et petits personnages à la silhouette calligraphique. Le pied de la potiche est orné de lignes concentriques rouges. Le col présente une frise de doubles losanges contenant des motifs de croix encadrés par des ondulations vertes. La base est glaçurée.
Ce vase est un exemple rare des premières porcelaines émaillées japonaises produites dans les fours d’Arita dans l’actuelle préfecture de Saga, au sud de l’archipel. En effet, d’importants gisements de kaolin sont découverts dans cette région. Les céramistes Japonais cherchent à imiter les porcelaines chinoises du règne de Jiajing (1522-1566), notamment celles de style wucai (« cinq couleurs »). La palette se caractérise par des émaux de couleur vert clair, jaune et noir aubergine associés à un rouge vibrant employé pour des tracés géométriques. Les motifs sont frais et naturels, fleurs et paysages lacustres évoquant la peinture chinoise et japonaise. Ici, les chrysanthèmes, symbole de persistance et de longévité, évoquent l’automne.
On appelle ce style Ko-Imari, c’est-à-dire Imari ancien, du nom du port qui expédie les porcelaines vers l’Europe et l’Asie. La prédominance du rouge préfigure le style kakiemon, qui a été abondamment imité par de nombreuses manufactures européennes de céramique comme Meissen, Saint-Cloud et Chantilly.